Les résultats des tests de résistance des banques seront publiés en deux temps
Le Monde – 14/07/2010
Les ministres des finances des Vingt-Sept, réunis mardi 13 juillet à Bruxelles, ont tenté d’afficher leur cohésion avant la publication des tests de résistance (stress tests) de 91 banques européennes. Décidée en juin par les chefs d’Etat et de gouvernement, l’opération est destinée à rassurer les marchés, mais elle ne va pas sans une certaine confusion. “La volonté est de procéder de la manière la plus transparente possible”, a souligné Didier Reynders, ministre belge des finances, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne jusqu’en décembre.
La publication des résultats de ces tests aura lieu le 23 juillet, ont confirmé les grands argentiers. Les plus grands établissements (BNP Paribas, Deutsche Bank, Santander…) comme certains établissements régionaux seront soumis à cette épreuve. “Le problème est que chacun a sa définition de la transparence”, observe un expert. Plusieurs pays hésitent à publier les détails susceptibles de générer de nouvelles turbulences sur les marchés : la France s’interroge entre autres sur l’opportunité de dévoiler l’exposition des banques à la dette souveraine, même si ce paramètre fait partie des critères retenus pour éprouver leur solidité. Du coup, les tractations sur les modalités précises de l'”opération vérité” promise par les Européens devraient se poursuivre d’ici à la veille de la publication des tests.
Néanmoins, les ministres sont d’accord pour communiquer les résultats pays par pays, et banque par banque. Cette communication devrait d’abord être centralisée par le Comité européen des superviseurs bancaires (CEBS). Puis, le 8 août, les superviseurs nationaux pourront détailler les performances des différentes filiales d’un même établissement.
“Prêt à agir”
Les ministres ont aussi tenté de prévoir le coup d’après : la recapitalisation des banques, dont les difficultés seraient révélées par les) stress tests. “Tous les Etats se tiennent prêts à réagir si nécessaire”, a indiqué M. Reynders. Le Fonds de stabilisation de la zone euro, doté de 440 milliards d’euros de garanties, pourrait être activé en dernier recours pour aider un Etat, comme l’Espagne, à recapitaliser son secteur bancaire.
Cet instrument n’est pas encore opérationnel. Son directeur exécutif, l’Allemand Klaus Regling, négocie avec les agences de notation pour disposer de la meilleure note possible avant d’emprunter sur les marchés. Mais les agences s’inquiètent d’un éventuel arrêt de la Cour constitutionnelle allemande contre le dispositif de renflouement d’un membre de l’Union.
Les gouvernements européens multiplient aussi les pressions sur la Slovaquie pour qu’elle participe au dispositif, comme convenu au sein de la zone euro. “Le Fonds est quasiment prêt à agir, à la demande des responsables politiques”, a expliqué M. Regling, après une réunion, lundi, avec les ministres des finances de la zone euro.
Acesso em: 14/07/2010
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